SALLE DE LECTURE

Somme dédicatoire
Mythophilacte
(dans Antoine Furetière
Le Roman bourgeois, 1666)

Somme dédicatoire 

Tome premier

 Chapitre 1 - De la dédicace en général, et de ses bonnes et mauvaises qualités.

 Chapitre 2 - Si la dédicace est absolument nécessaire à un livre. Question décidée en faveur de la négative, contre l’opinion de plusieurs auteurs anciens et modernes.

 Chapitre 3 - Qui fut le premier inventeur des dédicaces. Ensemble quelques conjectures historiques qui prouvent qu’elles ont été trouvées par un mendiant.

 Chapitre 4 - La quelle est la plus ancienne des dédicaces, celles des thèses ou celle des volumes ; et de la profanation qui en a été faite, en les mettant au bas des simples images, par Balthazar Moncornet.

 Chapitre 5 - Le pédant Hortensius aigrement repris de sa ridicule opinion pour avoir appelé un livre sans dédicace Liber akephalos.

 Chapitre 6 - Jugement des dédicaces railleuses et satiriques, comme celles faites à un petit chien, une guenon, à personne, et autres semblables ; et du grand tort qu’elles ont fait à tous les auteurs trafiquant en maroquin.

 Chapitre 7 - Réfutation de l’erreur populaire qui a fait croire à quelques-uns d’un nom illustre de prince ou de grand seigneur mis au devant d’un livre servait à le défendre contre la médisance et l’envie. Plusieurs exemples justificatifs du contraire.

 Chapitre 8 - Des dédicaces bourgeoises et faites à des amis non réprouvées, et comparées à l’onguent miton-mitaine, qui ne fait ni bien ni mal.

 Chapitre 9 - Plainte et dénonciation contre Rangouze, d’avoir fait un livre de telle nature, qu’autant de lettres sont autant de dédicaces ; sur laquelle l’auteur soutient que son procès lui doit être fait, comme à ces magiciens qui se servent de pistoles volantes.

 Chapitre 10 -  Sous quels aspect d’astres il fait bon semer et planter des éloges pour en recueillir le fruit dans la saison. Avec l’horoscope d’un livre infortuné, qui ne fut pas seulement payé d’un grand merci.

 Chapitre 11 - Distinction et catalogue des jours heureux et malheureux pour dédier des livres ; où on découvre le secret et l’observation de l’heure du berger pour présenter un livre, savoir : quand le Mècène sort du jeu et a gagné force argent.

Tome second

 Chapitre 1 - De la qualité et nature des Mécènes en général.

 Chapitre 2 - Des diverses contrées où naissent les vrais Mécènes, et que les meilleurs se trouvent en Flandres et en Allemagne, comme les meilleurs melons en Touraine, et les meilleurs ânes en Mirebalais ? La Serre cité à propos.

 Chapitre 3 - Des vrais et faux Mécènes, et de la difficulté qu’il y a de les connaître. Si c’est une pierre de touche assurée de sonder ou pressentir la libéralité qu’ils feront au futur dédicateur.

 Chapitre 4 - De la disette qu’il y a eu des mécènes en plusieurs siècles, et particulièrement de la merveilleuse stérilité qu’en a celui-ci.

 Chapitre 5 - Preuve de l’antiquité de la poésie, à l’occasion de ce que la plus ancienne de toutes les plaintes est celle des poètes sur le malheur du temps et sur l’ingratitude de leur siècle.

 Chapitre 6 - Continuation du même sujet, avec la liste des hommes de lettres morts de faim ou à l’hôpital, illustrée des exemples d’Homère et de Torquato Tasso.

 Chapitre 7 - Examen de la comparaison faite par quelques-uns d’un vrai Mécène au phœnix ; où il est montré que si elle est juste en considérant sa rareté, elle cloche en ce qu’il ne dure pas 500 ans, et qu’il n’en renaît pas un autre de sa cendre.

 Chapitre 8 - Du choix judicieux qu’on doit faire des Mécènes, et que les plus ignorants sont les meilleurs, vérifié par raisons et inductions.

 Chapitre 9 - Différence des Mécènes de cour et des Mécènes de robe ; avec une observation que ceux-ci sont très dangereux, à cause que d’ordinaire ils se contentent de promettre de vous faire gagner un procès ou de vous servir en temps et lieu.

 Chapitre 10 - Eloge de Monsieur de Montauron, Mécène bourgeois, premier de ce nom, recueillis des épîtres dédicatoires des meilleurs esprits de ce temps. Avec quelques regrets poétiques sur sa décadence.

 
Chapitre 11 - Paradoxe très véritable, que les plus riches seigneurs ne sont pas les meilleurs Mécènes. Où il est traité d’une soudaine paralysie à laquelle les grands sont sujets, qui leur tombe sur les mains quand il question de donner.  
Chapitre 12 - Cinquante ruses et échappatoires des faux Mécènes pour se garantir des pièges d’un auteur dédiant et mendiant.

 Chapitre 13 - Récit d’un accident qui arriva à un très médiocre auteur à qui la tête tourna, à cause de l’honneur qu’il reçut d’une dédicace d’un livre que lui fit un savant illustre.

 Chapitre 14 - Indignation de l’auteur contre les dédicaces faites à d’indignes Mécènes. Comme, pour se venger, il prépara une épître dédicatoire au bourreau pour le premier livre qu’il ferait.