SALLE DE LECTURE

La Poigne et le Poignon
(dans Apollinaire
Le Poète assassiné, 1916
)

LA POIGNE ET LE POIGNON

            Pièce en trois actes par MM. Julien Tandis, Jean de la Fente, Prosper Mordus et Mmes Nathalie de l’Angoumois, Jane Fontaine et la comtesse M. des Etangs. Décors de MM. Alfred Mone, Léon Minie, Al. de Lemère. Costumes de chez Jeannette, chapeaux de chez Wilhelmine, mobilier de la maison Mac Tead, phonographes de la maison Hernstein, serviettes hygiéniques de la maison Van Feuler et Cie.

Compte rendu critique

 On se souvient du captif qui osa p… devant Sésostris. Je ne connaissais pas de situation plus poignante avant d’avoir vu la pièce de MM. etc. et Mmes etc. Je veux parler de la scène qui fit tant d’effet à la première représentation et dans laquelle le romancier Prominoff proteste devant le juge d’instruction.

            La pièce, qui est bonne, n’a pas, d’ailleurs, donné tout ce qu’on attendait. L’épouse courtisane, qui fait ses choux gras de la verte vieillesse d’un bouilleur de cru, reste pourtant une figure inoubliable qui laisse loin derrière elle Cléopâtre et Mme de Pompadour. MM Layol est un bon comique, il s’est affirmé père de famille dans toute l’acception de l’expression. Mlle Jeannine Letrou, une jeune étoile de demain, a de bien jolies jambes. Mais la révélation fut Mme Perdreau dont nous savions le cœur sensible. Elle a mimé avec le naturel le plus émouvant la scène de la réconciliation. Une belle soirée en somme et un dîner de centième en perspective.