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QUELQUES LIENS VERS D'AUTRES BIBLIOTHEQUES IMAGINAIRES
Un site hébergé par la Médiathèque de Dole. La bibliothèque rassemblée ici par Jacques Geoffroy est illustrée par Damien Cabiron et animée par Jean-Charles Le Moulec.
www.dole.org/statique/Bib-imag/bibliofinale

Chez wikipedia, en anglais : une recensement gigantesque d'oeuvres imaginaires appartenant essentiellement au domaine anglophone.
www.en.wikipedia.org/wiki/List_of-fictional-books

The invisible library : encore un site anglophone particulièrement riche. A visiter.
www.geocities.com/nodutus/hbinvisiblelibrary


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TOILETTES
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TOILETTES MESSIEURS
Un extrait de François Rabelais, Gargantua, chapitre XIII :
"Comment Grandgousier cogneut l’esperit merveilleux de Gargantua à l’invention d’un torchecul."

TOILETTES DAMES
Un poème cité dans Eloge du Pet. Dissertation historique, anatomique et philosophique, sur son origine, son antiquité, ses vertus, sa figure, les honneurs qu’on lui a rendu chez les peuples anciens, et les facéties auxquelles il a donné lieu, par C. F. Mercier de Compiègne, Editions Apolline, An VII de la Liberté [2000], p. 91-92.
TOILETTES MESSIEURS          

    – J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse experience inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le plus expedient qui jamais feut veu.  
    – Quel ? dict Grandgousier.       
    – Comme vous le raconteray (dist Gargantua) presentement.
    « Je me torchay une foys d’un cachelet de velours de une demoiselle, et le trouvay bon, car la mollice de sa soie me causait au fondement une volupté bien grande ;
    « une aultre foys d’un chapron d’ycelles, et feut de mesmes ;
    « une aultre foys d’un cache coul ;
    « une aultre foys des aureillettes de satin cramoysi, mais la dorure d’un tas de spheres de merde qui y estoient m’escorcherent tout le derriere ; que le feu sainct Antoine arde le boyau cullier de l’orfebvre qui les fist et la damoiselle qui les portait !
    « Ce mal passa me torchant d’un bonnet de paige, bien emplummé à la Souice.
    « Puis, fiantant derriere un buisson, trouvay un chat de Mars ; d’icelui me torchay, mais ses gryphes me exulcererent tout le perinée.
    « De ce me guerys au lendemain, me torchant des guands de ma mere, bien parfumez de maujoin.
    « Puis me torchay de sauge de fenoil, de aneth, de marjolaine, de roses, de feuilles de courles, de choulx, de bettes, de pampre, de guymaulves, de verbasce (qui est escalatte de cul), de lactues et de feuilles de espinards, – le tout me fist grand bien à ma jambe, – de mercuriale, de persiguire, de orties, de consolde ; mais j’en eu la cacquesangue de Lombard, dont feu gary me torchant de ma braguette.
   « Puis me torchay aux linceux, à la couverture, aux rideaulx, d’un coissin, d’un tapiz, d’un verd, d’une mappe, d’une serviette, d’un mouschnez, d’un peignouoir. En tout je trouvay de plaisir plus que ne ont les roigneux quand on les estrille.
    – Voyre, mais (dist Grandgousier) lequel torchecul trouvas tu le meilleur ?
    – Je y estois (dist Gargantua), et bien toust en sçaurez le tu autem. Je me torchay de foin, de paille, de bauduffe, de bourre, de laine, de papier. Mais

                    Toujours laisse aux couillons esmorche
                                Qui son hord cul de papier torche.
[…]
    – Je me torchay après (dist Gargantua) d’un couvre chief, d’un aureiller, d’ugne pantophle, d’ugne gibbessiere, d’un panier – mais ô le mal plaisant torchecul ! – puis d’un chappeau. Et notez que des chappeaulx, les uns sont ras, les aultres à poil, les aultres veloutez, les aultres taffetassez, les aultres satinisez. Le meilleur de tous est celluy de poil, car il faict très bonne abstersion de la matiere fecale.
    « Puis me torchay d’une poule, d’un coq, d’un poulet, de la peau d’un veau, d’un lievre, d’un pigeon, d’un cormoran, d’un sac d’advocat, d’une barbute, d’une coyphe, d’un leurre.
    « Mais concluent, je dys et maintiens qu’il n’y a tel torchecul que d’un oyson bien dumeté, pourveu qu’on lui tienne la teste entre les jambes. Et m’en croyez sus mon honneur. Car vous sentez au trou du cul une volupté mirificque, tant par la doulceur d’icellui dumet que par la chaleur temperée de l’oyson, laquelle est facilement communicquée au boyau culier et aultres intestines, jusques à venir à la region du cœur et du cerveau. Et ne pensez que la béatitude des heroes et semi dieux, qui sont par les Champs Elysiens, soit en leur asphodele, ou ambroisie, ou nectar, comme disent ces vieilles ycy. Elle est (scelon mon opinion) en ce qu’ils se torchent le cul d’un oyson, et telles et l’opinion de Maistre Jehan d’Escosse. »

TOILETTES DAMES
Un pauvre pet réduit à l'esclavage,
Las de souffrir une sale prison,
Est-il puni pour se faire un passage ?
La liberté fut toujours de saison.
Quoi, pour un pet échangé sans malice,
Ai-je péché contre les règlements ?
Déclarez-nous, grands juges de police,
Si vous voulez aussi régler les vents.

Un pet est-il assez de conséquence
Pour élever contre un cul tous nos sens ?
Ce pauvre cul, quoique plein d'innocence,
Pour vous fléchir, vous donne de l'encens.

Jamais un pet, soit dit sans vous déplaire,
Ne fut poussé plus méthodiquement,
J'avais aussi mes raisons pour le faire,
Car jamais pet ne fut sans fondement.
Veillez, ô guet, à nettoyer les rues,
Réglez les jeux, la chair et le poisson ;
Mais sur les culs vous n'avez point de vues,
Un cul peut tout dedans son caleçon.
Que feriez-vous de nous en votre empire,
Disaient les vents du nord et du levant,
Vous qui grondez contre un simple zéphyr
Qui par hasard est venu du Ponant ?

Apaisez donc, Monsieur, votre colère,
A quoi sert-il à moi de disputer ?
Vous permettez à mon âne de braire,
Défendrez-vous à mon cul de péter ?
Ah ! si j'osais, mais je ne l'ose dire,
Ou si j'osais vous le dire tout bas...
Je n'en puis plus, mon mal de ventre empire,
Je vais... sous moi... ne le sentez-vous pas ?

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(C) Jacques GEOFFROY 2007.